Communiquer vraiment

 

 Après un bilan de la situation actuelle, je propose une réflexion sur les intérêts d’une bonne communication et les moyens de l’améliorer…

 I – La communication est imparfaite, difficile et exigeante.

-         Elle est imparfaite de par sa nature :

-Sa forme  verbale ne représenterait que 10% de la communication, le reste serait non verbal et souvent inconscient.

- Le décalage étant  inévitable entre émetteur et récepteur, tout se joue dans la relation. Chacun  s’exprime à partir de ses expériences et repères uniques. Celui qui écoute possède lui aussi ses propres références.

- Notre culture, nos connaissances et notre langage façonnent nos pensées et notre communication.

       -     Elle est de plus en plus difficile 

- Malgré nos outils de communication performants, nos proximités urbaines et facilités de déplacements, les gens n’ont jamais autant souffert d’isolement.

- Y-aurait-il aujourd’hui deux sortes d’expressions : la virtuelle, confortable et rassurante, et la réelle,  plus difficile et émotionnelle ?

- Nombreux sont ceux qui n’écoutent pas vraiment, argumentent, coupent la parole ou la monopolisent. Sur des sujets sensibles, ils s’interrogent : » Dans quel camp est celui qui parle » ? Ou bien ils préfèrent se cantonner à des sujets neutres sans intérêt.

      -   Elle est exigeante :

- Nous vivons une époque de vitesse,  stress, sollicitations multiples, et de « zapping » peu favorable à une véritable disponibilité pour parler et surtout écouter vraiment.

-Trouver le bon interlocuteur, l’humain, nécessite parfois des trésors de patience et d’investigations, dans un labyrinthe d’automates, d’ordinateurs, et d’intermédiaires.

-  Il faut du courage pour oser dire les choses en face plutôt que de se plaindre à une tierce personne qui ne pourra rien changer à la situation.

- Il faut du discernement pour éviter les pièges de la désinformation et propagande à des fins de manipulations.

 

 Ces difficultés de communication empoisonnent bien des relations et dynamiques de groupes. Et si c’était l’obstacle majeur à tout changement authentiquement bénéfique ? L’absence de dialogue, quant à lui, mène tout droit à l’obscurantisme, la peur et aux extrémismes mortels.

 

II – Pourquoi communiquer ?

-          Pour l’épanouissement personnel indispensable aux liens sociaux

-La qualité de notre vie dépend de la qualité de nos communications.

C’est en communiquant avec son environnement par ses sens que l’enfant apprend à le connaître, à s’y adapter, à développer sa conception du monde et son intellect.

Communier avec soi-même, se connaître et s’aimer soi-même forment le socle de toute communication authentique avec autrui.

-Se libérer du tout virtuel comme substitut à la vraie vie,  exige d’affronter la peur de la solitude se cachant derrière un besoin compulsif d’être relié en permanence aux autres par les lumières artificielles des écrans d’ordinateurs et téléviseurs, par les messages des mobiles.

-Oser toucher l’autre et être touché par lui passe par être soi-même, dans la nudité de la vraie rencontre, dans le courage de se dire et d’accueillir.

          -   Pour une société épanouie

-Une société qui reflèterait l’épanouissement de chacun, faite de communion et de collaboration.

-Basée sur une vraie connaissance des aspirations, désirs, potentiels, talents et besoins de chacun

-Représentative de la richesse, de l’authenticité et de la diversité de ses membres. 

             - Pour sortir des conflits

En s’inspirant des idées de Rosenberg sur la Communication Non Violente (Faits, Sentiments, Besoins, Stratégies)

 

Nous avons besoin de communiquer pour vivre, c’est évident, mais comment le faire au mieux pour favoriser l’épanouissement du potentiel humain ?

 

III - Comment communiquer ?

-         Avec soi :

Prendre le temps de se connaître soi-même, se déconnecter des sollicitations extérieures, écouter notre voix intérieure, se libérer de nos conditionnements.

Faire la paix à l’intérieur de soi, pour la refléter à l’extérieur.

Transcender les dualités et voir leurs complémentarités (ombre/lumière, yin/yang, bien/mal, sujet/objet)

Grandir en intégrant toutes les dimensions de notre être, dans un rassemblement sans exclusion.

Elever sa conscience pour cesser de réagir aux diktats de l’inconscient et trouver les mots qui désarment.

Changer de points de vue pour accueillir la nouveauté et plonger courageusement dans le flot de la vie.

-         Avec l’autre :

Privilégier l’écoute,  en encourageant l’autre (avec empathie et respect) à s’exprimer, même si je ne suis pas d’accord avec lui. Nous avons deux oreilles pour écouter deux fois plus que de parler.

Rechercher des consensus plutôt que des divergences. Combler le fossé toujours plus grand entre un monde dominé par la technologie et l’aspiration à des valeurs humaines, solidaires et spirituelles.

Quitter nos masques nous emprisonnant dans des schémas répétitifs hérités de nos blessures d’enfance.

-         Avec les groupes :

Bâtir sur des vraies démocraties libérées des pièges des confiscations.

Guérir de la peur par des paroles d’Amour, d’espoir et de respect.

Développer la voix du milieu, celle qui prévient les extrémismes, dialogue avec les intégristes.

 

Je vous propose de réfléchir sur les thèmes proposés, ou d’autres à votre convenance, afin de nous enrichir mutuellement et d’avancer ensemble sur le chemin de la paix et du respect de nos différences.

 

Chantal Vandeginste   - Juillet 2015